L’écriture inclusive en permaculture

Manuel pour une communication simple et respectueuse

Avez-vous déjà réfléchi à comment refléter les systèmes durables et harmonieux que nous nous efforçons de créer dans notre façon de communiquer ? L’écriture inclusive garantit que nos idées sont compréhensibles, respectueuses et accessibles à toutes les personnes, quels que soient leurs parcours, leurs capacités ou leurs compétences linguistiques.

L’importance de l’écriture inclusive

L’éthique du Soin de l’Humain souligne l’importance de favoriser des environnements bienveillants et de prendre soin les un·e·s des autres. L’écriture inclusive nourrit un sentiment de respect et d’appartenance, en veillant à ce que chaque personne se sente valorisée et incluse. Cette approche encourage la collaboration et renforce le sens de la communauté.

Choisir d’écrire de manière inclusive signifie éviter les stéréotypes et les suppositions tout en utilisant un langage qui honore la diversité. Ce faisant, nous veillons à ce que chaque lecteur·ice se sente reconnu·e et respecté·e, ce qui renforce la confiance et l’engagement au sein de nos communautés.

Principes clés de l’écriture inclusive

1. Utiliser un langage simple
    Éviter le jargon : Bien que la permaculture possède sa propre terminologie, utilisez un langage simple lorsque vous vous adressez à un large public. Si des termes techniques sont nécessaires, fournissez des explications concises.
    Phrases courtes : Les phrases doivent être courtes pour améliorer la lisibilité, en particulier pour les personnes dont ce n’est pas la langue maternelle.
    Voix active : L’utilisation de la voix active rend les phrases plus claires. Par exemple, « Nous concevons des jardins » est plus facile à comprendre que « Des jardins sont conçus par nous ».
2. Intégrer la dimension de genre
    Termes neutres : Utilisez des termes tels que « l’humanité » au lieu de « l’homme ».
    Pronoms inclusifs : Lorsque le genre n’est pas connu ou pas pertinent, utilisez « iel », ou des formulations neutres. Par exemple, au lieu de « Chaque étudiant doit rendre son travail à temps », vous pouvez dire « Chaque élève doit rendre son travail à temps » ou « Toute personne inscrite doit rendre son travail à temps ».
    Formulation épicène et points médians : Lorsque c’est approprié, employez des formulations épicènes pour inclure tous les genres. Par exemple, « les citoyen·ne·s » ou « les professionnel·le·s ». Cette méthode garantit que les écrits sont perçus comme accueillants et respectueux de la diversité.
3. Honorer la diversité culturelle et linguistique
    Évitez les idiomes etl’argot : Ils peuvent être source de confusion pour les les personnes dont ce n’est pas la langue maternelle. Privilégiez un langage simple.
    • Considérations multilingues : Proposez des résumés ou des traductions dans d’autres langues pertinentes et encouragez l’utilisation des langues locales parallèlement au texte principal.
4. Rendre le contenu accessible
    Aides visuelles : Utilisez des images, des graphiques et des tableaux pour clarifier votre texte et le rendre plus compréhensible.
    Structure claire : Organisez votre contenu avec des titres, des puces et des paragraphes concis pour améliorer la lisibilité.
5. Faire des choix qui reflètent la diversité et évitent les stéréotypes
    Exemples diversifiés : Incorporez une variété de cultures, d’ethnies et d’expériences dans vos exemples.
    Évitez les stéréotypes : Adoptez un langage et des images respectueux, évitant les représentations simplistes ou dévalorisantes.
6. Clarté et cohérence
    Langage cohérent : Utilisez un langage et un vocabulaire cohérents afin d’éviter toute confusion.
    Appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions : Invitez des personnes issues de milieux divers à relire vos écrits et à proposer des améliorations.

Application des principes de la permaculture à l’écriture

Les principes de la permaculture fournissent un cadre utile non seulement pour la conception durable et régénératrice, mais aussi pour une communication efficace et inclusive.

  • Observer et interagir
  • Vérifiez votre contenu existant pour identifier les points à améliorer. Dialoguez avec votre public pour comprendre ses besoins et ses préférences.

  • Intégrer plutôt que séparer
  • Combinez formats visuels, textuels et audio pour répondre aux divers besoins sans fragmenter vos efforts.

  • Chaque fonction importante est soutenue par plusieurs éléments
  • Utilisez la redondance, par exemple en fournissant des sous-titres, des transcriptions et des descriptions audio, pour rendre l’information accessible.

  • Ne Pas Produire de Déchets
  • Rationalisez votre contenu pour éviter les répétitions inutiles tout en minimisant votre empreinte numérique.

  • Partir des Structures d’Ensemble pour arriver aux Détails
  • Adoptez une vision globale d’inclusion, puis affinez avec des éléments spécifiques comme des outils de traduction ou des visuels accessibles.

    Reconnaître les privilèges linguistiques

    Il est important de reconnaître que la maîtrise des langues dominantes, comme l’anglais ou le français, peut être un privilège. Dans ce contexte, l’inclusion implique :

    • Apporter un soutien aux personnes apprenant ces langues ou utilisant des langues locales.
    • Promouvoir des comportements qui respectent et incluent d’autres langues et cultures.
    • Adapter la communication pour respecter les diverses préférences et traditions linguistiques.

    Conclusion

    L’écriture inclusive va au-delà des mots : elle construit des ponts au sein de notre communauté. En adoptant clarté, accessibilité et respect, nous incarnons les valeurs fondamentales de la permaculture. Ensemble, nous pouvons créer des communautés résilientes et inclusives où chaque personne se sent vue, entendue et valorisée.

    Glossaire

    • Aides visuelles : Outils tels que des images, des diagrammes et des tableaux utilisés pour compléter un texte écrit et aider à clarifier l’information, la rendant ainsi plus accessible à divers publics.
    • Appartenance : Faire partie d’une culture où l’on est non seulement respecté et valorisé, mais où l’on se sent à l’aise pour s’exprimer et être la version la plus complète de soi-même.
    • Considérations multilingues : La pratique consistant à reconnaître et à prendre en compte les différentes langues parlées par un public. Il peut s’agir de fournir des traductions ou de veiller à ce que la langue utilisée soit accessible aux personnes dont ce n’est pas la langue maternelle.
    • Diversité : L’inclusion et la représentation de différents types de personnes (telles que des personnes de races, de cultures, de sexes, de capacités, etc. différents) dans un groupe ou une organisation.
    • Écriture inclusive : L’écriture qui évite d’exclure ou de marginaliser des individus ou des groupes et veille à ce que chacun se sente respecté et valorisé. Cela implique d’utiliser un langage clair et simple, d’éviter les stéréotypes et d’être attentif à la diversité des points de vue.
    • Inclusion : Créer une culture dans laquelle les personnes d’identités diverses sont accueillies et valorisées pour ce qu’elles sont.
    • Jargon : Terminologie spécialisée associée à un domaine spécifique ou à un domaine d’expertise qui peut ne pas être comprise par les personnes extérieures. Dans l’écriture inclusive, il est recommandé d’éviter le jargon ou d’expliquer clairement les termes lorsque leur utilisation est nécessaire.
    • Langage clair : Un texte clair et direct, dépourvu de complexité inutile et facilement compréhensible par un large public.
    • Langage intégrant la dimension de genre : Langage qui évite les préjugés à l’égard d’un sexe ou d’un genre particulier et qui inclut tous les genres. Les exemples incluent l’utilisation de « ils » au lieu de « il/elle » et de « l’humanité » au lieu de « l’homme ».
    • Langage sans préjugés : Un langage qui évite les hypothèses et les stéréotypes sur les individus ou les groupes sur la base de leurs facteurs d’identité tels que le sexe, la race, l’ethnicité, le handicap ou le statut socio-économique.
    • Sensibilité culturelle : Être conscient et respectueux des différences culturelles et des points de vue des autres, en veillant à ce que la communication n’offense pas ou n’aliène pas les personnes de milieux différents.
    • Soin de l’Humain : L’une des trois éthiques de la permaculture, qui met l’accent sur l’importance de prendre soin des gens, d’assurer leur bien-être et de favoriser une communauté solidaire.
    • Stéréotypes : Croyances ou idées simplifiées à l’extrême et généralisées sur un groupe particulier de personnes, qui peuvent conduire à des préjugés et à la discrimination.
    • Structure visuelle : L’organisation du contenu à l’aide de titres, de puces et de paragraphes courts pour faciliter la navigation et la compréhension du texte.
    • Voix active : Une structure de phrase dans laquelle le sujet effectue l’action énoncée par le verbe (par exemple, « Le concepteur a créé le plan » plutôt que « Le plan a été créé par le concepteur »).
    • Voix passive : Il s’agit d’une structure de phrase dans laquelle le sujet est agi par le verbe (par exemple, « Le plan a été créé par le concepteur » plutôt que « Le concepteur a créé le plan »). Bien que parfois utile, elle peut rendre les phrases moins directes et plus difficiles à lire.
    Cet article a été rédigé dans le cadre du projet Next Steps sur les organisations inclusives du Laboratoire Collaboratif de Permaculture COLAB.
    L’écriture Inclusive en Permaculture © 2024 par Mayi Lekuona est sous licence CC BY-SA 4.0

    Concevoir des espaces numériques inclusifs

    Les principes éthiques de la permaculture peuvent être étendus au-delà des jardins et des paysages pour englober les espaces numériques que nous concevons et développons également à travers nos sites web et réseaux sociaux en ligne afin d’assurer une accessibilité universelle où chacun peut participer pleinement indépendamment de ses compétences informatiques ou linguistiques et de ses ressources technologiques disponibles.

    Mayi Lekuona

    Mayi Lekuona

    Mayi est une professionnelle de la permaculture et tutrice diplômée à l’Academia de Permacultura Ibera. Elle est la cofondatrice de la coopérative Maïa Permaculture où elle applique les éthiques de la permaculture et une approche intégrative du design pour promouvoir des modes de vie régénérateurs et respectueux de la nature en concevant des espaces durables basés sur la permaculture, en formant et en habilitant les agent·es de transformation et en dynamisant des processus participatifs pour promouvoir la transformation communautaire.